L’impossible est possible — et le pouvoir des blogs
Publié : 2007-09-24 Classé dans : Cours: MRK6017, Cours: MRK65734, Cours: SIO66087/19483, Podcast, Vu, lu, entendu: eBusiness, Vu, lu, entendu: Marketing responsable Poster un commentaireCet après-midi, problème avec le beta de présentation de Google. De fil en aiguille je suis tombé sur cette présentation (un blog parle de google presentation, dit que l’application n’est probablement pas à la hauteur et pointe sur un classique de Kawasaki — la règle du 10-20-30, lequel pointe sur un blog spécialisé en présentations, lequel pointe sur cette incroyable présentation de Hans Rosling)
Il faut écouter la présentation. Il y a ce logiciel fantastique qui permet de voir la réalité avec des yeux frais. Il y a l’argument de base qui parle de développement économique et du fait que ce qui semble a priori peu probable est en fait relativement plausible. Et il y a la finale, invraisemblable.
À voir ABSOLUMENT.
Et je note en passant que toute l’information est relayée par des blogs. Requête lancée sur un moteur de recherche, matériel offert par un site spécialisé. Mais entièrement relayé par des blogs.
Un marché noir dans le secteur de la santé
Publié : 2007-09-07 Classé dans : Cours: MRK6017, Podcast, Vu, lu, entendu: Marketing responsable Poster un commentaireDans le cours de Marketing Responsable, nous parlerons du marché pour les organes de remplacement (devrait-on autoriser l’achat/la vente d’organes humains). Si l’idée répugne, elle est peut-être préférable à l’existence d’un marché noir.
Par hasard je suis tombé sur un podcast de la CBC qui parle du phénomène des files d’attente dans le secteur de la santé. Préparé par un médecin, l’émission explique comment les gens font pour ne pas attendre. De toute évidence les contacts personnels jouent pour beaucoup.
Ce qu’il faut retenir, je suppose, c’est qu’en dépit de la réglementation (au Canada la santé est un bien public et gratuit, il n’y a pas de marché permettant d’offrir de l’argent pour obtenir un service — sauf exceptions qui se multiplient) un marché se crée. La monnaie d’échange est le capital humain que quelqu’un accumule par ses contacts personnels.
Podcast en flux ou à télécharger
Cours sur le marketing responsable
Publié : 2007-05-23 Classé dans : Vu, lu, entendu: Marketing responsable Poster un commentaireLe programme de deuxième cycle a approuvé la création du cours Marketing Responsable. Ce cours sera offert dès l’automne 2007, dans une forme provisoire (détails plus bas)
L’idée fondamentale du marketing est d’identifier des opportunités d’affaires en répondant aux besoins des consommateurs. À première vue, excellent. Mais certains diront que c’est cette philosophie qui est à l’origine de l’épidémie d’obésité (les entreprises offrent ce que les consommateurs demandent, même si ce qu’ils demandent n’est pas dans leur intérêt). D’autres pointent du doigt les entreprises en les accusant d’être responsables du réchauffement global.
Si je suppose que la majorité des étudiants est capable de comprendre qu’il n’est pas recommandé d’appliquer les techniques de marketing pour vendre de l’héroïne au coin de la rue, il est moins évident de disposer des accusations relatives à l’épidémie d’obésité et au réchauffement planétaire. Il est encore moins évident de construire une réponse stratégique appropriée, faute d’outils adéquats. Non, la vente de frites n’est pas un crime et la police ne vous importunera pas. Mais la vente de cigarettes pourrait vous causer des ennuis, dans certains cas. Et la vente de frites a donné lieu à des poursuites civiles. Sans compter l’opinion publique qui affecte la valeur de votre marque. Cette opinion publique est-elle le précurseur de contraintes légales? (non, pas si simple)
C’est ce genre de questions que je souhaite explorer dans le cours. En gardant à l’esprit que nous formons des gestionnaires. Et que l’idée importante est de développer des outils permettant de comprendre comment la société intervient de plus en plus dans le processus de développement d’une réponse à une opportunité de marché.
La liste des lectures qui figure au plan de cours a été développée par Stanley Shapiro, professeur émérite de Simon Fraser University. Shapiro est bien connu dans le milieu du macro-marketing et il a mené une consultation auprès des membres de la communauté académique sur ce qui constituerait un bon recueil de lectures. Comme j’avais l’intention de développer un tel cours, l’occasion était trop belle pour ne pas la saisir.
Ce que je tiens personnellement à développer, c’est l’idée que le marketing doit être pratiqué de manière responsable. Ce qui n’est pas la même chose que de dire que l’on doit respecter des normes éthiques précises. L’idée de marketing responsable suppose deux choses : 1) une entreprise doit comprendre la portée de ses gestes; 2) et doit en mesurer les conséquences. Ces conséquences sont le résultat des actions des parties prenantes de l’organisation, qui peuvent exercer divers pouvoirs sur cette dernière.
Mon objectif est de parvenir à mieux comprendre ces équilibres de forces et les gérer, soit dans la perspective du gestionnaire soit dans celle de l’activiste.
Pour le moment je prévois donner le cours à l’automne sur la base des lectures identifiées par Shapiro. Puis modifier le contenu en prévision de 2008.
Pour l’automne 2007, le cours s’offrira comme si c’était une lecture dirigée. Je pense rendre obligatoire 2 lectures par thème (j’indiquerai lesquelles cet été). Si plusieurs étudiants étaient intéressés, nous pourrons nous rencontrer en classe (voir avec Céline Pouliot pour les détails. Je pense que ce sera les mercredis ou jeudis 12:30). Sinon, on peut imaginer quelques rencontres informelles, ou 100% Internet. Ou un panaché.
Si l’idée d’un tel cours vous intéresse, faites-moi signe. Faites passer le mot. Et nous verrons bien ce que nous pourrons apprendre d’utile, cet automne.
Why Not Tax the Tall? – New York Times
Publié : 2007-04-21 Classé dans : Vu, lu, entendu: Marketing responsable Poster un commentaireLire les sources quand j’aurai 2 minutes. En bref, un argument qui attaque le principe distributif du système de taxation.
(Si vous tombez sur ce billet accidentellement): Welfare economics est une discipline où on considère les effets globaux d’une réglementation, mais pas les effets distributifs, lesquels sont en principe mieux servis par un système de redistribution via impôts et taxes. Cet argument est utilisé, par exemple, pour défendre le principe de services de santé privés (socialement + efficients que des services publics, réglementés, en disposant de l’argument de bien essentiel qui ne serait pas disponible aux moins fortunés, lesquels devraient recevoir juste redistribution via crédits d’impôts ou autrement.
Link: Why Not Tax the Tall? – New York Times.
“This result has two possible interpretations,” the men write with tongue-bulged cheeks. “One interpretation is that individual attributes correlated with wages, such as height, should be considered more widely for determining tax liabilities. “Alternatively, if policies such as a tax on height are rejected, then the standard utilitarian framework must in some way fail to capture our intuitive notions of distributive justice.”
Code volontaire de conduite dans le domaine de l’alimentation des enfants
Publié : 2007-04-17 Classé dans : Vu, lu, entendu: Marketing responsable 2 CommentairesLe Toronto Star fait état d’un code de conduite publicitaire adopté par 15 entreprises qui contrôlent majeure partie des dépenses publicitaires visant les jeunes, et qui vise à promouvoir un style de vie santé.
Au-delà du contenu du code que je ne connais pas, et des effets qui restent à vérifier, il n’en demeure pas moins que ce genre de comportements devient plus fréquent — les intérêts commerciaux menacés par un changement significatif de l’opinion publique se regroupent pour demander l’intervention de tiers indépendants dont la tâche est de vérifier que les concurrents respectent les règles d’un jeu socialement acceptable.
Une entreprise agissant seule éprouverait des difficultés, parce que le comportement concurrentiel "optimal" ne coïncide pas avec l’intérêt du public. (Par exemple, le marché des enfants répond favorablement aux produits avec une forte teneur en sucre, de sorte que les entreprises ont un incitatif à répondre à cette demande). D’autre part, si les entreprises attendent que l’opinion publique se mobilise au point de motiver une réglementation formelle, on craint (à tort ou à raison) que le réglementation soit contraignante au-delà de ce qui est nécessaire (parce que les lois ont une portée universelle et s’accommodent mal des considérations d’intérêts particuliers, lesquels font précisément l’objet des efforts de segmentation et de développement de réponses appropriées de la part des entreprises.
Link: TheStar.com – Business – Marketers vow to help make kids healthier.
In the wake of growing concerns about childhood obesity, marketers of sugary delights and deep-fried foods have agreed to create their own guidelines, and submit them to Advertising Standards Canada. It will act as a third-party auditor, issuing reports as to whether the companies comply with their own guidelines. The companies have also agreed to extend many of the guidelines imposed in the TV-specific broadcast code for children to online, print and radio advertising.
social weaver
Publié : 2007-03-15 Classé dans : Vu, lu, entendu: Marketing responsable 2 CommentairesDans son blog, Alain Boudreau relaie un billet portant sur les forums et les blogs.
Une chose importante — le rôle du "social weaver". C’est la personne qui s’assure que les messages ne sont pas sans suivi. Super important. Il y a quelques années, j’avais embauché un étudiant gradué (Aga — elle lit/écrit français, anglais, allemand, russe et polonais 🙂 précisément pour faire le tour des forums de cours et s’assurer que chacun se sentait écouté. Idiot mais essentiel.
(je remplis moins bien ce rôle pour plusieurs raisons — pas suffisamment de temps et conflit de perceptions de rôles en particulier).
Quand vous concevrez une stratégie de gestion, pensez au mécanisme social. Aux coûts, bénéfices et moyens.
Par ailleurs, blogs et forums sont des animaux qui se ressemblent tout en étant différents… Mon avis serait de ne pas proposer un blog corporatif, mais bien plusieurs, distincts, spécialisés, animés par un individu clairement identifié à chacun des blogs.
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j’ajouterai que je ne suis pas convaincu que les blogs sont des outils appropriés pour gérer des cours. Comprenez bien que mon objectif est de m’assurer que vous savez tous comment vous y abonner. Et si le coeur vous en dit, vous publiez le vôtre et devenez une célébrité comme Stéphane Guérin; ou un spécialiste reconnu comme Stéphane Hamel. L’essentiel est que tous comprennent que la face même du marketing est modifiée par les blogs et autres média sociaux.
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n’oubliez pas que vous pouvez vous abonner à l’ensemble des blogs des étudiants du cours de marketing. Allez voir ici
Le problème avec les lois
Publié : 2007-03-01 Classé dans : Podcast, Vu, lu, entendu: Marketing responsable 1 commentaireDans mon article sur le concept de marketing responsable, j’attaque l’idée que les lois sont un minimum "éthique" qu’une organisation responsable se doit de rencontrer. L’argument tient essentiellement au fait qu’une loi est un énoncé de principe adopté par une législature, qui peut ou peut ne pas refléter l’opinion de la population, qui peut ou peut ne pas être attaquée par des "gens raisonnables".
Arguments intéressants dans ce podcast d’une conférence d’Allan Hutchinson, qui jette un regard critique sur la Charte des Droits et Libertés. En bref:
1) La Charte a mis fin aux débats politiques portant sur les droits et libertés
2) La Charte se préoccupe de droits et libertés qui préoccupent la classe moyenne
3) Les tribunaux ont ouvert une brèche dans l’équilibre des droits en reconnaissant que les personnes morales (compagnies) ont des droits couverts par la charte (ex: droit d’expression) sans considérer que ces personnes ont des ressources qui les avantagent dans leurs capacités d’exercer ces droits.
Un extrait essentiel (en flux)
L’intégrale en flux ou à télécharger
Examples of social canaries in action
Publié : 2007-02-23 Classé dans : Research, Vu, lu, entendu: Marketing responsable Poster un commentaireIn my paper I refer to the notion of social canaries. I had in mind, at the time, a more extreme kind of activism, leveraged around the rule of law, and a milder form of the type illustrated below.
The former is relatively easy to track as lawsuits are eminently public and require visible displays of threats. The latter is not. Somewhere else in my blog I point to the Kryptonite incident. Anecdotal then. Dismissed by many. But the process is becoming more prevalent as more articulate consumers find ways to interact around a common concern.
There are tools one may use to track such occurrences, but I would argue that they are difficult to implement in a forward-looking way — it is easy to trace the history of a trend looking backwards, but extremely difficult to tell if a low-level signal is the beginning of an exponential growth or just that, a low-level signal.
Link: Independent Online Edition > Business News.
Consumers’ revolt: Power to the people Consumer militancy erupts as individuals join forces on the internet to fight back against the state and big business
On responsible marketing — accepted for Consommation et Société
Publié : 2007-02-23 Classé dans : Research, Vu, lu, entendu: Marketing responsable Poster un commentaireJoel Brée sent me a nice eMail a few days ago to let me know that my submission to the colloquium he organizes on the theme Consommation et Société has been accepted.
I will present the paper to which I refer a couple of posts below, with a few modifications. The first (generous) referee said in essence that the paper was very good but introduced the notion of quantum consumers too late (and superficially). I fully agree. As I wrote in my blurb, this was my first stab at a question I think is important, and it needs to be sharpened. I’ll get back to this.
The second referee questioned my apparent neutrality in defense of marketing and introduced two important points. First, the referee argues that freedom of choice is an illusion. The argument I believe is that the corporate world limits such freedom. Honestly, I expected this line of thinking. And am realy looking forward to the conference because such questions are indeed terribly important. I suppose that my inclination is to argue that there must be a belief in freedom of choice at the consumer level, because without freedom of choice, there is no responsibility. I certainly think that I can choose…
The second point made is that I incorrectly write that there are no model of activism and should be familiar with the abundant literature in the field. I will confess that I am not very familiar with this stream. But will add that am aware of it, and that to the best of my limited knowledge, there are no models of activism beyond very sketchy boxes and arrows. No models that we can use to manage an organization.
So, I will now try to work towards a compact version of my arguments. I see three important issues that I believe I can convey in the (assumed) 30 minutes allocated to my ideas.
1. Societal marketing is (wrongly) moralizing. We can either advocate responsible marketing or remove utilitarian ethics from the societal ethos (a difficult undertaking at best) by arguing that societal should be meant as a formal consideration of distant stakeholders. A responsible organization is motivated to work in the best interest of its proximate stakeholders who have powers of voice and exit. A sustainable strategy must consider the (increasing) power of voice of distant stakeholders.
2. Marketing has an instrumental responsibility. Even in the hands of benevolent organizations, it may cause harm. The way to think about it is the parallel with medicine where well intentioned caregivers may end-up hurting patients and relatives. This must be recognized and corrected
3. Our field doesn’t have the tools to manage tensions at the consumer level (quantum consumer) and social level (social canaries).
And I will have to confess that quantum consumers and social canaries are terms I used to entice people to read….
But more later on this. Late Spring and then Fall.
Logique de l’individu vs logique de position
Publié : 2007-02-14 Classé dans : Podcast, Vu, lu, entendu: Marketing responsable Poster un commentaireUn podcast fascinant à plus d’un égard. Joel Podolny est le (nouveau) doyen de la prestigieuse School of Management de Yale. Il donne une conférence sur le thème du leadership dans laquelle il fait référence à la logique de l’individu qui contraste avec la logique de la position. Ce qui explique des phrases du genre — "it is nothing personal, it is just business" qu’un cadre d’entreprise utilisera, par exemple, pour justifier des licenciements, ou l’exercice de pressions considérables sur les individus. Des individus généreux sont contraints par la position qu’ils exercent, de poser des gestes qui leur répugnent.
Au premier niveau, il y a cette observation et l’idée qu’il y a plusieurs façons de concevoir le leadership d’une organisation. Podolny argumente qu’il est possible d’imaginer une entreprise humaine. Il dira aussi que le modèle de gouvernance traditionnel (shareholder) se mue progressivement vers un modèle plus humaniste (stakeholder).
Au second niveau, on ne peut qu’être sidéré d’entendre Podolny battre en retraite quand on lui fait remarquer que (la plupart?) des organisations performantes pratiquent un modèle basé sur la logique de position. On cite en particulier le cas de GE et de Jack Welch, PDG légendaire, neutron Jack qui terrifiait son entourage.
Et personne ne semble avoir fait la distinction importante qui existe entre une entreprise bureaucratique, qui pratique une logique de position déhumanisante (voir billet sur la productivité, ici),et celle d’une entreprise où l’individualité est recherchée, mais où la loyauté à l’entreprise doit être totale. En particulier, personne ne peut imaginer que des leaders comme Welch ou Jobs ou Gates ont une vision du leadership qui s’appuie sur une armée de zombies. Au contraire, ce genre de leader est reconnu pour encourager l’expression de l’individualité des cadres et autres membres de l’organisation, mais tout en exigeant un niveau d’implication au delà de ce qui peut sembler raisonnable. D’autres leaders vont au contraire encourager leurs cadres à avoir une "vraie vie" à l’extérieur de l’entreprise. En partie pour éviter les burn-outs.
Et il y a le nombre incalculable de "you know"…
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